Le Parc National du Mercantour

Le Parc National du Mercantour

Situation géographique

Le Parc national du Mercantour est situé à cheval entre les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence. Il est l’un des plus sauvages de France et, à la frontière entre les Alpes et la Méditerranée, un des plus variés en ce qui concerne les paysages.

Il a une superficie de presque soixante-dix mille hectares en zone centrale et plus du double si l’on considère la périphérie. Le point culminant du parc du Mercantour est le sommet du Gélas, qui s’élève à 3143 mètres.

Le parc est composé de six vallées distinctes et regroupe vingt et une communes. Il est jumelé avec le parc « delle Alpi Marittime » qui se trouve en Italie et qui lui est adjacent.

L'histoire du parc

Dès la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, le roi d’Italie Victor-Emmanuel II a classé la zone du Mercantour en tant que réserve royale. En 1946, celle-ci devient une réserve de chasse. Cinq ans plus tard, elle se transforme en réserve naturelle. Le parc est créé en 1979.

Il est jumelé depuis la fin des années quatre-vingt avec celui qui le jouxte, du côté italien, afin de mutualiser les efforts sur l’ensemble de la zone historique du parc. La collaboration va même plus loin puisque les deux parcs bénéficient à l’heure actuelle d’un organe commun de direction.

Géographie

Le lac de la Petite Cayolle au parc national du Mercantour

La géographie du parc est extrêmement hétérogène. Le côté alpin est adossé à la frontière avec le Piémont. Il est constitué de montagnes. Certaines sont austères comme le mont Mounier et d’autres, plus mystérieuses. C’est le cas du Mont Bego.

Une fois que l’on descend vers le sud, la topographie change totalement. Les contreforts des Alpes créent une première ligne de démarcation entre la zone alpine et la zone méditerranéenne. Aux vallées érodées et creusées par les eaux se succèdent des paysages rocailleux et semi-désertiques, caractéristiques de la Côte d’Azur.

Le climat

Le lac de Trécolpas au parc national du Mercantour

Situé en partie dans les Alpes du Sud, le parc jouit d’une température de cinq degrés supérieure à celle ressentie dans la partie nord des Alpes. Le climat est plutôt doux en hiver et chaud en été.

Les précipitations sont abondantes, relativement violentes et elles peuvent provoquer des glissements de terrain. En hiver, le temps alterne entre des épisodes de vent fort, mais bref, et des épisodes de beau temps.

En été, le parc bénéficie des remontées d’air chaud de la Méditerranée, ce qui engendre de fréquents orages. Le Mercantour est au carrefour de plusieurs flux d’air froid et chaud si bien que les situations météorologiques sont très variées.

La faune

Sur les 197 espèces recensées dans le parc, près d’une centaine sont menacées. Le parc jouit d’une faune exceptionnelle. On y trouve tout autant des espèces « nobles » comme l’aigle, le bouquetin ou le loup que des insectes comme des libellules et des sauterelles.

La principale caractéristique de la zone du Mercantour est la cohabitation d’espèces du nord comme le Lagopède alpin et des bords de la Méditerranée (lézard vert) avec celles d’Asie comme la marmotte.

Le parc peut se targuer d’associations surprenantes au sein d’un même espace : le petit duc d’Afrique du Nord, une sorte de chouette, côtoie la chouette de Tengmalm, une espèce de Sibérie.

La flore

Sur les quatre mille deux cents espèces florales recensées en France, près de la moitié se trouve dans le parc. Plus de deux cents sont considérées rares et quarante sont dites « endémiques », c’est-à-dire qu’elles ne se trouvent que sur le territoire du Mercantour et nulle part ailleurs dans le monde.

Des Alpes à la Méditerranée, les contrastes sont saisissants : le mélèze, véritable fierté du parc, côtoie des orchidées, des génépis, des lis, des gentianes et des edelweiss sur les sommets. Des pelouses alpines, on passe aux grandes landes puis aux champs d’oliviers.

La vallée de la Roya et de la Bévéra

Les Vallées Roya-Bévéra sont situées à la frontière avec l’Italie. Elles constituent la partie orientale du département des Alpes-Maritimes. Elles sont constituées de grands alpages, de hauts sommets, de gorges et de forêts.

On y trouve un grand nombre d’églises baroques, comme à Breil ou à Sospel, ainsi que des chapelles peintes comme Notre-Dame-Des Fontaines, dans le petit village de la Brigue.

Les gorges de la Roya constituent un atout majeur en matière de tourisme. Les nombreux touristes peuvent d’essayer au rafting ou au kayak. Des vallées, il part un train vers Nice appelé le Train des Merveilles, qui donne à admirer toutes les richesses de ces vallées.

La vallée des Merveilles

C’est une vallée située dans les Alpes qui tire son nom de la fantastique découverte archéologique que l’on y a faite. On y a découvert plus de quarante-cinq mille peintures rupestres datant de la période protohistorique. Bien qu’on date les plus anciennes de l’âge de Bronze, certaines sont plus récentes.

Ces peintures ont été découvertes au dix-neuvième siècle et elles se trouvent soit sur des affleurements roches, c’est-à-dire à fleur de roche, soit sur des blocs de grès et de pélite, disposés de manière erratique. Les peintures représentent des objets de la vie quotidienne comme des outils, des armes ou des figures à corne.

La vallée de la Vésubie

Elle s’étend du massif du Mercantour jusqu’à la petite commune de Bonson. Le paysage est composé de gorges et de montages et, dans sa partie plus méridionale, de versants moins abrupts qui permettent un terrassement des cultures, utilisé dans le cas de l’olivier et de la vigne.

Si la partie nord offre une alternance de pâturages, de forêts et de montagnes, le sud est composé de grandes prairies verdoyantes. Il s’agit de la vallée qui illustre le mieux la transition entre le monde alpin et méditerranéen.

La vallée de la Tinée

Elle suit le cours d’eau éponyme. Prenant sa source dans le Mercantour, elle descend dans un premier temps vers l’est puis prend rapidement la direction du sud-est. La rivière traverse les gorges de Valabres, puis se jette dans le Var au niveau des gorges de Mescla.

La partie haute de la vallée, en aval du village de Saint-Etienne-de-Tinée, se compose de paysage de montagne. La partie sud est moins élevée, mais elle est plus escarpée.

Elle comporte de nombreux hameaux perchés sur des pics rocheux, ce qui leur donne un caractère pittoresque. C’est le cas des villages de Bairols ou de Roure.

La partie méridionale de la vallée offre aussi de nombreux lacs naturels comme les lacs de Vens ou de Rabuons.

La vallée du Haut-Var et du Cians

Ces vallées sont constituées de gorges comme celles de Cians ou celle de Daluis. Le paysage est composé de versants abrupts et encaissés qui ont été modelés par le passage de l’eau.

Par cette vallée, on traverse les villages, de Beuil, de Péon et, en traversant le val d’Entraunes, on accède aux Aiguilles de Pelens. La route des Gorges du Cians est bordée sur neuf kilomètres de clues étroites.

Dans la vallée, on trouve aussi des villages abandonnés ainsi qu’un témoin de premier ordre de l’art sacré, l’église Notre-Dame des-Neiges, située à Valberg.

La vallée de l’Ubaye

Elle se situe à l’extrémité est des Alpes-de-Haute-Provence. Elle est encadrée par les Hautes-Alpes au nord et par les Alpes-Maritimes au sud. À l’est, c’est la frontière italienne.

Cette vallée a toujours été la ligne de démarcation historique entre le Dauphiné et la Provence. Elle contient plusieurs sommets de plus de trois mille mètres comme l’Aiguille de Chambeyron par exemple.

L’Ubaye possède aussi plus d’une dizaine de lacs. De nombreuses constructions militaires la jalonnent. Du fait de son implantation stratégique, la vallée a toujours eu une importance capitale au cours de l’histoire, et ce depuis Hannibal.

La vallée du Verdon

Véritable château d’eau des Bouches-du-Rhône à cause de ses cinq barrages hydro-électriques, la vallée du Verdon a vu sa topographie changer radicalement au cours du vingtième siècle.

Avec les barrages, des lacs artificiels ont été créés et des villages, engloutis. Les gorges du Verdon, surnommées le « Grand Canyon » français, attirent de nombreux touristes qui y pratiquent du canyoning.

Le lac d’Allos

Le lac d'Allos dans le Parc National du Mercantour

Juché à plus de deux mille mètres d’altitude, le lac est dominé par le massif du mont Pelat. Sa profondeur atteint cinquante mètres par endroits et, avec soixante hectares, c’est le plus grand lac naturel en altitude d’Europe.

L’eau du lac, par une ouverture naturelle située dans le lac, rejoint la source du Chadoulin. Dans le lac, avant la création du parc du Mercantour, on y pêchait la truite au filet.

Il est accessible depuis le parking du plateau de Laus. Il faut compter une heure de marche pour le rejoindre depuis Laus et une heure pour en faire le tour.

Les lacs de Vens

Les lacs de Vens au parc national du Mercantour

Situés à mille mètres d’altitude, les lacs de Vens forment un ensemble composé de cinq lacs, lesquels se déversent les uns dans les autres. À cet endroit, il n’est pas rare de rencontrer des bouquetins et des aigles.

Lorsque l’on se promène autour des lacs et que l’on monte en altitude, on peut admirer le panorama qui s’étend vers l’Italie et un autre, jusqu’au mont Viso.

Les principaux sommets

Six sommets font plus de trois mille mètres. Il s’agit de la Cime du Gélas, le point culminant du parc (3143 mètres), de la cime de la Malédie, du mont Clapier, de la Tête de Siguret, du mont Ténibre et du Corborant.

Les vingt-deux autres sommets se trouvent tous entre 2600 et 3000 mètres. Parmi les plus connus, on citera le mont Bégo (2872 mètres), la cime de la Bonette (2818 mètres) ou la cime du Mercantour (2772 mètres).