Que visiter à Saint-Lô ?

Saint-Lô, une ville marquée par la guerre

Située en Normandie, Saint-Lô est une ville qui a marqué les livres d’Histoire, et pas forcément dans un contexte positif : touchée de plein fouet par les bombardements du 6 juin 1944, jour du Débarquement de Normandie, la ville a gardé de nombreuses cicatrices. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a été surnommée « la Capitale des Ruines ». Elle a pourtant réussi à faire de ses cicatrices des témoignages émouvants du passé, et affiche aujourd’hui un riche patrimoine, à l’image de ses nombreux édifices classés Monuments Historiques. Entre vie passée et reconstruction présente, Saint-Lô offre donc un double visage des plus intéressants.

L’Église Notre-Dame

Alors que les travaux de sa construction commencèrent à la fin du XIIIème, il fallut quatre siècles pour achever l’Église Notre-Dame de Saint-Lô, qui fut malheureusement en partie détruite lors de la Seconde Guerre Mondiale, durant la célèbre Bataille de Normandie. C’est pourtant de là qu’elle tire une partie de sa renommée : même si son style gothique est tout à fait appréciable, c’est bien sa façade retravaillée en schiste vert qui lui donne toute son originalité. Après la guerre, au lieu de la reconstruire à l’identique, l’architecte des Monuments Historiques eu l’idée de créer cette façade inhabituelle, pour marquer cette cicatrice du passé. Un travail très réussi.

L’Église Sainte-Croix

Elle aussi construite au XIIIème siècle, l’Église Sainte-Croix ne ressemble pourtant plus du tout à ce qu’elle put être autrefois. Complètement remaniée au XIXème siècle, elle ne présente aujourd’hui plus beaucoup de traces du style gothique d'autrefois, mais mélange au contraire harmonieusement différentes architectures. C’est notamment le cas du clocher, qui se distingue de l’édifice religieux en n’étant pas placé en façade, mais carrément devant l’église : détruit lors de la Seconde Guerre Mondiale, il fut reconstruit en 1957 dans un style plutôt moderne.

La Tour de la Poudrière

Installée sur les remparts de la ville, la Tour de la Poudrière est le seul vestige subsistant de la citadelle qui entourait autrefois Saint-Lô, durant le Moyen-Âge. Ces remparts et la citadelle, construits au VIIIème siècle, ont pendant longtemps protégé la ville. Et paradoxalement, les dégâts dus aux bombardements pendant la guerre ont permis de les faire ressurgir. En termes de constructions, il ne reste cependant aujourd’hui pas beaucoup de traces. Seule la Tour de la Poudrière, qui avait vocation militaire, possède encore un mur très épais qui laisse transparaitre la solidité de cette construction d’antan. 

La Tour des Beaux Regards

Également installé sur les remparts, sur le flanc le plus escarpé, la Tour des Beaux Regards avait plutôt vocation à voir approcher les ennemis. Comme son nom poétique l’indique si bien, elle offrait une vue exceptionnel sur la Vire, qui est le fleuve voisin. Rappelons que les ennemis de l’époque était surtout les Vikings ! Si elle ne sert désormais plus qu’à apprécier le paysage, nul doute que le panorama qu’elle offre est toujours des plus agréables.

Le Haras National

Créé sous l’impulsion de Napoléon 1er, en 1806, le Haras National de Saint-Lô est deux siècles plus tard toujours en activité, et a toujours pour but principal de mettre à disposition des étalons de qualité. Si les bâtiments actuellement visitables sont une reconstruction à l’identique des bâtiments détruits lors des bombardements du 6 juin 1944, le haras originel, qui a été en service durant tout le XIXème siècle, était beaucoup plus petit et se trouvait sur un terrain adjacent.

Le Musée des Beaux-Arts

Assez récent, le Musée des Beaux-Arts se situe en plein cœur de Saint-Lô, dans un espace culturel moderne, bien loin des reconstructions que la ville a subit durant le siècle dernier. Disposant de quelques 300 œuvres, le musée accueille surtout des tableaux du XVIIème et du XXème siècle, provenant de multiples donations, dont notamment celle de l’artiste Sergio de Castro, peintre naturaliste français, qui offrit au musée 224 de ses œuvres pour une exposition exceptionnelle.

Le Musée du Bocage Normand

Installé dans un magnifique corps de ferme du XVIIème siècle, au cœur d’un parc urbain (la ferme de Boisjugan), le Musée du Bocage Normand retrace en détails l’histoire de l’agriculture et de la vie rurale du bocage normand, depuis le XVIIIème siècle jusqu’à nos jours. Afin de transmettre cet héritage, le Musée a parié sur une véritable reconstitution des lieux typiques de ce bocage : on retrouve ainsi d’anciennes écuries, des vieux ateliers, etc.

La Porte de la Prison

Autre vestige de la Deuxième Guerre Mondiale, la Porte de la Prison est une curiosité qui ne fait pas forcément sourire. Si elle était autrefois la porte d’entrée de la prison de Saint-Lô, elle n’est plus aujourd’hui que la seule partie restante de cet édifice de 1824, qui a été totalement détruit lors des bombardements du 6 juin 1944, emportant avec lui les quelques 150 prisonniers présents, dont certains étaient des résistants. La Porte est actuellement considérée comme un hommage à la mémoire des victimes, des résistants et des déportés de la Seconde Guerre Mondiale.